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Lundi 15 janvier 2024. Une bibliothèque immense brûlait au Bénin. Le journaliste, chroniqueur, historien et écrivain, connu au-delà des frontières béninoises, Jérôme Carlos s’en est allé dans sa 80ème année. Que d’hommages dans les quatre coins du globe en mémoire de ce valeureux et digne fils de Porto-Novo, la Capitale, où il est né le 30 septembre 1944 et inhumé le 25 janvier 2024.
En effet, l’icône nationale et internationale, Jérôme Carlos, qui a laissé derrière lui trois grands enfants et une veuve, a obtenu son Diplôme d’études approfondies (Dea) en histoire à l’Université Paris I Sorbonne, en 1976. En sa qualité d’historien, il a effectué plusieurs missions de consultations auprès de plusieurs institutions internationales. Il eut également une carrière d’enseignant entre 1969 et 1971 au Lycée Charles de Gaulle, à Saint Louis au Sénégal, au Lycée Béhanzin de Porto-Novo en tant que Professeur certifié d’histoire.
En 1980, en France, il décrocha au Cfpj Paris, son diplôme en journalisme et fit la riche expérience de la plume, du papier puis du micro. Réputé éditorialiste, chroniqueur chevronné, Jérôme Carlos était connu pour son éloquence et sa capacité de persuasion extraordinaires. Il a animé plusieurs conférences, colloques, séminaires ou symposiums scientifiques. Dans son parcours, il a occupé plusieurs postes administratifs : Directeur des Bibliothèques, Musées et Archives nationales du Bénin, en 1974 ; Directeur général de l’Information et du quotidien ‘’Daho Express’’, en 1975. En désaccord avec le régime révolutionnaire, marxiste du Général Mathieu Kérékou, et par respect à ses convictions, l’argent défenseur de la liberté d’expression et de presse qu’il était, prit la route de l’exil. Il posera ses valises au Sénégal, où il servit jusqu’en 1980, l’Institut culturel africain en tant qu’expert consultant en communication. Du Sénégal, il se rendit en France, en 1980, pour servir en qualité de Rédacteur en Chef du quotidien ‘’Le Continent’’, premier quotidien interafricain édité à Paris. De la France, Jérôme Carlos atterrit en Côte d’Ivoire, en 1982. Il fut Rédacteur en Chef du célèbre journal ‘’Ivoire Dimanche’’, de l’hebdomadaire ‘’La Presse’’, et du journal ‘’La Lettre de l’Afrique de l’Ouest’’.
En 1996, quand le célébrissime journaliste signa son retour au Bénin, il fonda avec son ami et confident, Thomas Boya (décédé quelques années plutôt), le Centre africain de la pensée positive (Capp), duquel est née la populaire radio à Cotonou, Capp-Fm qu’il dirigea en tant que Directeur général de 1998 jusqu’à son décès. Entre temps, Jérôme Carlos reprit son manteau de Professeur, et enseigna le journalisme et la communication dans plusieurs universités béninoises. En 2008, il siègea, en tant que membre, dans la Commission nationale du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (Maep).
Jérôme Carlos, une bibliothèque riche
Homme de grande culture, Jérôme Carlos a laissé plusieurs publications qui l’immortalisent. Une quinzaine d’ouvrages à l’actif du prolifique journaliste, historien et écrivain. On peut citer, ‘’Cri de liberté’’ en 1973, ‘’Les enfants de Mandela’’ en 1988, ‘’Comment je prépare mon examen’’ en 1993, ‘’Pour changer le Bénin : pensez neuf, pensez positif’’ en 1996, ‘’Pour changer le Bénin : agissons ici et maintenant’’ en 1996, ‘’Pour changer le Bénin : Restons et travaillons ensemble’’ en 1997, ‘’Du salaire à la liberté financière’’ en 2014, ‘’La Richesse, c’est toi et moi’’ en 2017, traduit sous le titre de ‘’Dokun’’ en 2018 (co-écrit avec Thomas Boya). Il faut souligner que Jérôme Carlos connu également pour sa disponibilité et son altruisme a été préfacier de beaucoup d’autres ouvrages.
Jérôme Carlos, un recordman en sport
Même si on ne parle pas assez de lui dans le domaine sportif, il faut rappeler que feu Jérôme Carlos a été un athlète de grand gabarit. Au saut en hauteur au Bénin, il a détenu pendant plus de 45 ans, le record national.
Auréolé de plusieurs distinctions en journalisme et en littérature, Jérôme Carlos reçoit en 2005, la médaille de Chevalier dans l’Ordre national du Bénin.