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25ème Journée internationale de la langue maternelle: Message du ministre Kouaro Yves Chabi

Le ministre Kouaro Yves Chabi a lancé un appel aux Béninois pour que les langues maternelles soient les plus parlées
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En prélude à la commémoration de l’édition 2024 de la Journée internationale de la langue maternelle, le ministre béninois des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, Kouaro Yves Chabi s’est adressé à la Nation. Voici l’intégralité de son message.

Message du ministre Kouaro Yves Chabi

Béninoises,
Béninois,
Chers Compatriotes,

Le 21 février 2024, notre pays à l’instar des autres nations du monde, célèbrera la journée internationale de la langue maternelle.
En effet, en novembre 1999, la Conférence Générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture, l’UNESCO, a institué le 21 février, Journée Internationale de la Langue Maternelle en hommage aux étudiants bangladais tués par la police alors qu’ils manifestaient pour que leurs langues maternelles, le Bengali ,soit déclarée deuxième langue nationale du Pakistan en 1952. Organisée pour la première fois en l’an 2000, cette journée vise à faire prendre conscience à tous les peuples la valeur des langues et la nécessité de promouvoir la diversité linguistique, culturelle et le multilinguisme ainsi que le respect de nos propres langues et la tolérance à l’égard de celles des autres.

Mesdames, messieurs,

Le thème retenu par l’UNESCO cette année pour la célébration de cette journée est «L’éducation multilingue est un pilier de l’apprentissage intergénérationnel».
Ce thème met l’accent sur la mise en œuvre des politiques et des pratiques éducatives multilingues en tant que pilier de la réalisation de l’Objectif de développement durable en son point :4 « d’une éducation inclusive et de qualité et à l’apprentissage tout au long de la vie pour tous », ainsi que la Décennie internationale des langues autochtones (2022-2032). L’éducation au service de la citoyenneté mondiale a pour but de favoriser les compétences de la vie permettant de relever les défis mondiaux. Ainsi, chacun et chacune pourra contribuer à la création d’un monde plus pacifique, plus équitable et durable. Cette ambition ne peut se réaliser sans la contribution de l’éducation multilingue qui implique l’utilisation de la langue maternelle ou autochtone, régionale ou nationale et internationale. Le constat fait est que le développement de la science serait considérablement renforcé si l’on faisait progresser la compréhension et l’utilisation des langues locales ou autochtones et celles internationales. L’utilisation des langues des apprenants à l’école constitue une base solide pour l’apprentissage, renforce l’estime de soi et les capacités de réflexion critique, et ouvre la voie à l’apprentissage intergénérationnel, à la revitalisation des langues et à la préservation de la culture et du patrimoine immatériel

En tant que véhicule privilégié du transfert des connaissances et des idées, il est incontestable de reconnaitre que les langues maternelles jouent un rôle irremplaçable dans la formation et dans le développement.
Le thème de cette année est également en phase avec l’objectif 4.7 des Objectifs du Développement Durable (ODD) qui priorise que ‘’d’ici à 2030, tous les apprenants acquièrent des connaissances et compétences pour promouvoir le développement durable, notamment par l’éducation en faveur … de la promotion d’une culture de paix et de non-violence, de la citoyenneté mondiale et de l’appréciation de la diversité culturelle et de la contribution de la culture au développement durable. »
Toutefois, l’atteinte de ces objectifs ne peut se faire que par la préservation des langues maternelles, facteur de la cohésion sociale ; car, il est indéniable qu’il faille une meilleure perception des langues maternelles et davantage de mobilisation envers le développement de ces langues dans les sphères de la vie publique. L’enseignement dans la langue maternelle soutient l’apprentissage, l’alphabétisation et l’acquisition d’autres langues.

C’est à ce titre qu’il faille saluer les réformes courageuses introduites par le Bénin dans le Programme d’Actions 2 du Gouvernement (PAG 2) à travers le projet ARSH qui accorde une place importante à la valorisation des langues maternelles dans la formation professionnelle de nos compatriotes. La stratégie de l’enseignement secondaire général prévoit aussi la même place pour les langues maternelles dans la formation de nos apprenants. D’ailleurs, la diversité linguistique est une caractéristique de la vie culturelle largement reconnue et appréciée dans notre pays. Elle est reflétée par l’éventail des langues parlées et le nombre de locuteurs de chaque langue.
En application à la loi 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin plus précisément en son article 99 qui stipule que « la commune doit veiller à la promotion des langues nationales en vue de leur utilisation sous forme écrite et orale », le Gouvernement porte une attention particulière à la défense de cette diversité linguistique en développant des programmes d’alphabétisation dans les langues maternelles de façon à ne laisser personne de côté, et en encourageant la traduction de textes dans lesdites langues visant l’apprentissage intergénérationnel. En effet, la langue maternelle constitue la référence initiale qui permet d’intégrer le langage dans toutes ses dimensions. Elle procure au sujet parlant, aussi bien la sécurité affective, cognitive que relationnelle.

Chers Compatriotes,
Mesdames et Messieurs,

Loin d’être une fête foraine, le 21 février doit être un instant de réflexion profonde sur nos rapports avec nos langues maternelles et nous porter à des engagements et à des actions qui les valorisent en vue de favoriser le développement durable. Les langues constituent les instruments les plus puissants pour préserver et développer notre patrimoine matériel et immatériel permettant ainsi un apprentissage intergénérationnel.
Dans cette perspective, je lance un appel à toutes béninoises et à tous béninois pour que le mercredi 21 février 2024, nos langues maternelles soient plus parlées dans les familles et partout.
Enfin, je formule le vœu que demain chacun consacre à la Journée, ne serait-ce qu’un court instant, pour écrire une phrase ou un texte dans sa langue maternelle.
Engageons-nous tous ensemble pour relever le défi de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales au Bénin !
Vive le Bénin
Je vous remercie.

Kouaro Yves Chabi,

                             Ministre des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle

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