Réflexion post lancement du livre « Le pouvoir du déni »: Théodore C. Loko complimente l’abbé écrivain Aguénounon

 

La nouvelle parution livresque du Père Arnaud Éric Aguénounon, dont le lancement a eu lieu à Cotonou, il y a quelques jours, a servi de charpente à une Tribune de l’ambassadeur à la retraite Théodore C. Loko. Après avoir dit beaucoup de biens de l’auteur, il a souligné que le cri de cœur émis à travers le livre est <<une interpellation de la jeunesse et la certitude que la relève est assurée>>. Aussi, l’ancien ambassadeur près le Saint-Siège a-t-il profité pour donner des clés pour que chaque individu contribue à une société juste, bénéfique à tous. Lire le texte publié dans l’hebdomadaire catholique, La Croix du Bénin.

 

COMMENT HABITONS-NOUS NOTRE TEMPS EN CHRETIENS ?
(A TRAVERS L’ABBE ERIC, ENFIN LA JEUNESSE NOUS INTERPELLE)

Ambassadeur Théodore C. LOKO (à la retraite),
Enseignant-chercheur
Président de « Capital Social Chrétien »
Umuntu ugumuntu ngabantu (l’esprit de l’art africain de la transformation sociale).

Samedi dernier, le 21 septembre 2024, a eu lieu au Chant d’oiseau de Cotonou, la présentation du livre du
Révérend Père Arnaud Éric AGUENOUNON intitulé « LE POUVOIR DU DENI ».

L’auteur a dit à cette cérémonie qu’il a écrit ce livre en guise de reconnaissance à sa famille, à l’Église, à son
pays, ainsi qu’à tous ceux qui ont contribué, d’une manière ou d’une autre, à ce qu’il est devenu aujourd’hui.
En français facile, il confesse qu’il a des dettes vis-à-vis de sa société. J’ai eu la chance de connaître son Papa (Feu Colonel Marcellin AGUENOUNON, Ingénieur, Expert en foresterie communautaire et fonctionnaire international) qui était mon sympathique voisin de quartier dans les années 80. Le Père Éric avait, en ce temps-là, l’âge de mes enfants. Il me dit même affectueusement que je suis son père, et il est à noter là au passage le fruit d’une bonne éducation. Je n’ai pas pu m’empêcher de lire son livre le même jour, tellement les mots du présentateur, Docteur Expédit OLOGOU, étaient forts qu’ils m’ont renvoyé à mon catéchisme chrétien catholique et à l’éducation civique. Je vois dans ce cri de cœur une interpellation de la jeunesse et la certitude que la relève est assurée. Il y a quelques semaines, je publiais dans le Journal La Croix un article intitulé « LE GRAND MALENTENDU DE LA POLITIQUE AUJOURD’HUI » suivi d’un entretien à la Radio CAPP FM sur la METANOIA EN POLITIQUE, en
guise d’éducation civique. Dans la même veine, je viens partager avec les lecteurs le message du prophète pour l’avenir de la cité (I) qui appelle le devoir citoyen (II).

I- L’AVENIR DES CITÉS

Le message du prophète pour l’avenir de la cité se trouve dans plusieurs textes prophétiques, où l’avenir des nations, des cités, et du peuple de Dieu est un thème central. Ce message aborde souvent des sujets tels que
la justice, la restauration, le jugement, et l’espérance.
Le message prophétique pour l’avenir des cités dans la Bible est un mélange de jugement sévère contre l’injustice et la corruption, mais aussi d’espoir de rédemption et de restauration. L’avenir de la cité dépend de sa réponse à l’appel de Dieu : la repentance mène à la bénédiction, alors que la rébellion mène à la destruction. Voici quelques grands axes du message prophétique concernant l’avenir des cités:

A/ Le Jugement des Cités

Les prophètes bibliques annoncent souvent le jugement de Dieu sur les cités corrompues. Ces cités sont présentées comme des symboles de l’orgueil, de l’injustice et de la rébellion contre Dieu.
– Exemple de Ninive (Jonas) : Le prophète Jonas est envoyé à Ninive, capitale de l’Assyrie, pour annoncer la destruction de la ville à cause de ses péchés. Cependant, suite à la repentance des habitants, Dieu suspend le jugement (Jonas 3).

– Exemple de Babylone (Jérémie 50-51, Esaïe 13) : Babylone est un symbole de puissance terrestre et d’idolâtrie, mais les prophètes annoncent sa chute en raison de sa corruption et de sa
violence.

B/ La Justice Sociale

Les prophètes dénoncent souvent l’injustice sociale et l’oppression dans les cités. Ils appellent à des réformes morales et sociales, avec une insistance sur la justice, l’équité et la protection des plus faibles.

– Exemple de Jérusalem (Ésaïe 1:21-23) : Le prophète Ésaïe dénonce Jérusalem pour être devenue une « prostituée » à cause de l’injustice, la violence et l’exploitation des plus pauvres.
Cependant, il annonce également une future purification et restauration de la ville (Ésaïe 1:26).

C/ L’Espérance et la Restauration

Malgré les messages de jugement, la Bible contient des promesses d’espérance et de restauration pour les
cités et les nations. Cette restauration est souvent conditionnée à la repentance et au retour à Dieu.
– Exemple de Jérusalem restaurée (Ésaïe 65:17-25) : Ésaïe annonce un « nouveau ciel et une
nouvelle terre », où Jérusalem deviendra un lieu de joie, de paix et de prospérité. La cité symbolise ici le lieu de la présence de Dieu et de la bénédiction.

– Exemple de la Nouvelle Jérusalem (Apocalypse 21-22) : Dans le livre de l’Apocalypse, la
vision finale est celle de la « Nouvelle Jérusalem », une cité parfaite où Dieu habite avec son peuple,
symbolisant l’accomplissement de toutes les promesses de restauration. Cette ville est sans péché, sans souffrance, et pleine de lumière divine.

D/ Le Règne de Dieu et la Paix Universelle

Les prophètes parlent aussi d’un avenir où Dieu instaurera son règne de justice et de paix, non seulement pour une cité particulière, mais pour toutes les nations. Ce règne implique la fin des guerres et une réconciliation universelle.

– Exemple d’Ésaïe 2:2-4 : Le prophète annonce qu’un jour, « la montagne de la maison de l’Éternel »
(Jérusalem) sera exaltée au-dessus des autres montagnes, et toutes les nations y viendront pour
apprendre les voies de Dieu. Les épées seront transformées en instruments de paix.

E/ L’Appel à la Conversion et au Retour à Dieu

Un autre thème central est l’appel des prophètes à la repentance des cités. Le message est clair : si la cité (ou
la nation) se détourne de ses mauvaises voies et revient à Dieu, elle échappera au jugement et connaîtra la
bénédiction divine.

– Exemple de Jonas et Ninive : Comme évoqué plus haut, l’un des messages les plus clairs de conversion est celui de Ninive, qui échappe à la destruction grâce à son repentir.

En définitive, la vision biblique ultime est celle d’une cité parfaite, la « Nouvelle Jérusalem », où règnent la
justice, la paix et la présence éternelle de Dieu.

II-LE DEVOIR CITOYEN

Le devoir citoyen est un concept qui englobe les responsabilités et les obligations qu’un individu a en tant
que membre d’une communauté ou d’un État. Ces devoirs sont essentiels pour garantir le bon fonctionnement d’une société démocratique et participative, où chaque citoyen joue un rôle actif dans la vie collective :

– Le respect des lois

– La participation à la vie démocratique

– Le paiement des impôts

– La défense de la nation

– Le respect des autres et de l’environnement

– L’information et l’éducation

Le devoir citoyen est essentiel pour maintenir l’équilibre et l’harmonie dans une société. Il repose sur un
engagement personnel envers le bien commun, en assurant que chaque individu contribue à la cohésion sociale et à la démocratie. L’engagement personnel envers le bien commun est une valeur fondamentale dans de nombreuses traditions éthiques, religieuses, et philosophiques. Il consiste à consacrer ses efforts, ses talents, et ses actions au service de la société, en vue de promouvoir le bien-être de tous plutôt que ses intérêts individuels. Cet
engagement prend plusieurs formes et touche divers domaines de la vie.
L’engagement personnel envers le bien commun est un acte à la fois éthique, social, et spirituel, qui invite
chaque individu à dépasser ses intérêts personnels pour contribuer à l’amélioration de la société dans son
ensemble. Que ce soit à travers des actions civiques, professionnelles, ou quotidiennes, chaque effort pour favoriser le bien-être collectif renforce la justice, la solidarité et la cohésion sociale.

En fin de compte, cet engagement bénéficie non seulement à la société, mais aussi à chaque individu en
créant un environnement où chacun peut s’épanouir.

« LE GRAND ISOLEMENT C’EST DE VOUS ENTOURER DE PERSONNES QUI PENSENT COMME VOUS ». (Hannah Arendt)