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Les organisations béninoises de la société civile pour l’eau et l’assainissement maintiennent la veille pour un accès durable et à moindre coût des communautés rurales à l’eau potable. En effet, il n’est plus un secret pour personne que depuis 2017, le gouvernement a entrepris des réformes dans le secteur pour la gestion de l’eau avec à la clé la création de l’Agence nationale d’approvisionnement en eau potable en milieu rural (Anaep-Mr). Si les acteurs de la société civile pour l’eau et l’assainissement reconnaissent les efforts déployés et les « avantages indéniables » que procurent ces réformes, ils relèvent tout de même qu’il y a des défis importants à relever. Et ce qui leur tient à cœur fondamentalement, c’est la question de l’accès durable et abordable à l’eau potable des populations, surtout celles en milieu rural qui sont vulnérables. Ainsi, dans le but de passer à une nouvelle phase de leurs actions de plaidoyer dans ce sens, ces acteurs non étatiques se sont retrouvés en session les 17 et 18 septembre 2024 au Chant d’oiseau à Cotonou. C’est à travers leur faîtière qu’est le Cadre de concertation des acteurs non étatiques du secteur de l’eau et de l’assainissement (Canea) et Caritas Bénin, l’institution de l’église catholique, qui depuis des décennies fait d’énormes investissements dans l’accès à l’eau potable au profit des communautés rurales vulnérables et œuvre pour le respect de la dignité de la personne humaine par la réduction des inégalités sociales sous toutes ses formes.
Pendant deux jours, cette session 2024 du Canea a réuni des participant.e.s, qui sont entre autres des représentants d’associations de jeunes, d’Ongs nationales et internationales membres du Canea, de consommateurs d’eau potable, des Caritas diocésaines, venus des départements du pays. « Nos objectifs pour cette session sont clairs : renforcer la volonté politique en faveur de l’eau potable en milieu rural, définir des stratégies efficaces pour la mise en œuvre du plan de travail du Canea, et mobiliser tous les acteurs concernés », a souligné François Marie Djivoh au nom du Père Raymond Goudjo, directeur national de Caritas Bénin. La session a également permis d’identifier des actions de renforcement des plaidoyers en cours, de valider le rapport de l’étude sur l’état des lieux de la mise en œuvre des réformes dans le sous-secteur de l’approvisionnement en eau en milieu rural au Bénin, de valider la note de politique (policy brief) de l’évolution de la mise en œuvre des réformes dans le secteur de l’eau, notamment en milieu rural, et de valider la note d’information des organisations de la société civile dans le cadre de la réalisation des infrastructures hydrauliques en milieu rural.
Pour le représentant de Caritas Bénin, la validation des documents est une étape cruciale pour permettre de mettre en œuvre des actions de plaidoyer plus ciblées et plus impactantes. « Elle est un tremplin vers des initiatives concrètes visant à garantir un accès équitable et durable à l’eau potable pour nos communautés rurales », a-t-il ajouté en exhortant les participants à proposer des solutions innovantes en amendant les documents.
« Lorsqu’on sait que (selon Oms/Unicef, 2023), dans le monde, 2,2 milliards de personnes vivent encore sans eau potable gérée de façon sûre, l’on peut comprendre l’engagement du Canea et de Caritas Bénin à agir pour améliorer durablement les conditions de vie des populations rurales notamment les plus pauvres à travers leur accès à l’eau potable », a laissé entendre le président du Canea, André Zogo. « L’état des lieux réalisé cette année au Bénin par Caritas et Canea a montré qu’il est important que les personnes vulnérables bénéficient de conditions particulières si nous voulons atteindre l’accès universel à l’horizon indiqué par la communauté internationale. Pour ce faire, les actions de plaidoyer sont nécessaires afin d’amener les décideurs à avoir un œil spécial en direction de ces populations vulnérables. Les documents qui seront soumis à notre attention au cours de cette session ont pour but d’orienter nos actions de plaidoyer pour nous assurer une réussite certaine…», a ensuite déclaré le président du Canea ouvrant officiellement les travaux.