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Talon sur l’Hôtel Plm Alédjo: «Je ne pense pas qu’il serait pertinent de vouloir garder les lieux tels quels…» (Archives)

Talon veut rehabiliter le Plm Alédjo
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Dans un entretien animé par deux professionnels des médias béninois (André Marie Johnson et Gaston Yamaro), le 19 février 2020, le président de la République, Patrice Talon, a été interpellé sur le sort réservé à l’hôtel Plm Alédjo, symbole de la Conférence nationale souveraine du Bénin. À travers cette sélection d’archives faite par la Rédaction d’Africa Dev News (source présidence.bj), retour sur les propos du chef de l’État au cours de cet échange dont le thème était : « Conférence nationale, 30 ans après ».

 

Journaliste: Aujourd’hui, ça fait 30 ans, en tout cas, que la Conférence des Forces vives de la Nation a démarré. On remarque en tout cas aujourd’hui que la jeune génération ne connaît vraiment presque rien de cette Conférence. Est-ce que le gouvernement, à l’occasion de cet anniversaire, compte peut-être éditer des documents à l’usage des élèves et étudiants par exemple ?

 

Patrice Talon : Oui, avec le gouvernement, nous avons prévu de célébrer nos 60 années d’indépendance avec les 30 ans de la Conférence nationale. Ce sont deux étapes majeures dans notre vie. Les Indépendances et ce nouveau départ d’il y a 30 ans. Puis, ce 3e évènement est à nouveau un autre départ. C’est vrai que les nations feront toujours de nouveaux départs, en fonction des exigences du temps. Donc, nous allons avoir un vaste programme de célébration de ces valeurs du Bénin : l’Indépendance, la Conférence nationale. L’expérience qui est en cours, d’abord pour rappeler aux uns et aux autres le parcours qui a été le nôtre, celui de notre génération parce que 60 ans ce n’est pas si loin que ça. Je venais de naître, c’est vrai, il n’y a pas longtemps ! Mais la Conférence nationale, je l’ai vécue avec, comme je vous l’ai dit, avec euphorie, avec enthousiasme. J’étais déjà un acteur de la place. Aujourd’hui, je suis quelque part où je voudrais montrer aux Béninois que nous avons les capacités qu’il faut, nous avons même la grâce de pouvoir agir par nous-mêmes pacifiquement pour changer notre destin. Nous allons donc célébrer, nous allons avoir un programme important de rappel, d’appréciation, de critiques et même de célébration par des activités festives pour marquer cette conjonction de l’Indépendance nationale il y a 60 ans et des 30 ans de notre Conférence nationale.
Journaliste: Monsieur le Président de la République, les Béninois nous en voudront si nous ne portons pas à votre attention une question qui revient comme une rengaine dans tous les débats que nous avons suivis depuis le début de ce mois de février à propos de la Conférence nationale. Unanimement, les Béninois veulent que quelque chose reste sur les lieux où se sont déroulés les travaux de cette Conférence. Quand on regarde le bâtiment aujourd’hui, le bâtiment qui a abrité les travaux de la Conférence nationale, on est un peu écœuré. On se demande : « Mais où sommes-nous, et où allons-nous ? Qu’est-ce que nous faisons de ce patrimoine-là ? » Alors, est-ce que pour la célébration des 30 ans vous avez une annonce à faire aux Béninois sur le devenir de cette salle de conférence, ce lieu mythique de notre démocratie.
Patrice Talon : La salle de conférence de l’hôtel Plm Alédjo a été le cadre où s’est tenue cette conférence ; et cela, pour ceux qui l’ont vécu, constitue un endroit mythique. Mais le mythe réel, et le patrimoine qu’il faut préserver, c’est le contenu de ce qui s’est passé lors de cette Conférence nationale. D’ailleurs, quand nous évoquons la Conférence, nous ne voyons pas la place où les débats ont eu lieu véritablement. Je dois vous dire que le symbole, que constituerait la salle de conférence de l’hôtel PLM Alédjo, ne me paraît pas être vu par tous les Béninois comme véritablement le symbole de cette mutation. Notre Constitution, les textes qui sont issus de la Conférence nationale, constituent pour moi le symbole le plus fort, le souvenir le plus fort de ce que nous avons fait en 1990. Le PLM Alédjo, malheureusement, est tombé en ruines. Nous n’avons pas su faire les investissements qu’il faut pour l’entretenir. Mais nous venons de faire un investissement important à Akpakpa dans la zone en faisant les aménagements de protection de notre côte de sorte à faire également de ce lieu un espace balnéaire. Nous avons près de 30 hectares d’eau maîtrisée qui constituent pratiquement un lac marin. C’est un patrimoine économique, touristique important. L’idéal serait que cette zone, avec l’esprit de la Conférence nationale, devienne pour nous un facteur de création de richesse, d’emplois, de développement. Si ce lieu Plm Alédjo peut être le symbole de notre développement touristique, avec un complexe hôtelier extraordinaire qui va drainer des centaines, des milliers de personnes tous les ans, créer de l’emploi, créer de la richesse, nous rendrons davantage service à notre nation que de garder quelque chose en ruines. Ma volonté, mon souhait, c’est que le Plm Alédjo, et le lac marin qui le jouxte, constituent un complexe balnéaire de développement touristique.

 

Journaliste: Donc, d’une manière ou d’une autre, ça va être réhabilité ?

 

Patrice Talon: Tout à fait ! Mais je ne pense pas qu’il serait pertinent de vouloir garder les lieux tels quels, un symbole de ce que la Conférence nationale a été. L’idéal serait que ce lieu soit également porteur de ce qu’a été la Conférence parce que c’était pour notre développement que nous avons fait cette Conférence. C’était l’espoir de développement. Alors, ce lieu sera effectivement, pour demain, la preuve que le développement qui a été évoqué, à l’occasion de la Conférence, est une réalité au Bénin.

 

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Journaliste: Est-ce que le nom restera Plm ?
Patrice Talon : Entre le mot Plm, le mot Alédjo ou le tout, demain, quel nom il faut donner. Mais moi, si c’est mon expérience personnelle, mon émotion personnelle, je voudrais bien que tout ce qui se fera sur ces lieux immortalise le nom PLM Alédjo. Je voudrais bien !

 

Journaliste : Merci Monsieur le Président de nous avoir accordé cet entretien qui a été consacré aux réformes du Gouvernement en lien avec les acquis de la Conférence des Forces vives de la Nation 30 ans après. Merci. Nous retenons en tout cas que vous maintenez le cap des réformes et que d’ailleurs certaines de ces réformes commencent à produire des résultats. Il reste à souhaiter qu’elles soient désormais davantage bien perçues et surtout moins douloureuses pour nos concitoyens.

 

Patrice Talon : C’est ma prière. C’est mon souhait, et je pense que les réformes sont, c’est vrai, dans leur mise en œuvre, difficiles pour les uns et les autres, parfois un peu pénibles, parfois exigent des sacrifices. Et c’est pour cela que je voudrais à nouveau inviter mes concitoyens, les uns et les autres, à croire à notre destin commun, à croire à notre capacité de mutation, à notre capacité à vaincre nos démons, à corriger nos travers pour enfin trouver le développement. Il n’y a pas à être pessimistes parce que, on peut dire « Depuis 30 ans après la Conférence, nous n’avons pas fait grand-chose. Est-ce que dans les 30 années à venir, nous serons capables de faire mieux ? ». On peut observer que des choses qui paraissaient inimaginables sont en cours et que c’est ça l’histoire des nations. Parfois, les choses peuvent mettre du temps à se faire. Puis, il peut y avoir aussi une accélération dans le développement. Nous l’observons. C’est ma volonté. Nous y travaillons, et chacun de mes concitoyens contribue à cela. C’est fort appréciable, et c’est ainsi que nous allons davantage donner du sens à notre idéal exprimé, matérialisé, consigné à l’occasion de la Conférence des Forces vives de la Nation il y a 30 ans. Nous allons jouer notre partition pour donner à la Conférence nationale un contenu concret.
Devoir de mémoire : Jacques BOCO

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